Le prince William et sa fiancée Kate Middleton visitent l'université de Saint Andrews en Ecosse le 25 février 2011
LONDRES
- On connaît la liste de mariage, le pâtissier, le carrosse: à un mois
de la noce du prince William, le puzzle du mariage le plus couru de
l'année prend forme au gré des informations savamment distillées, mais
les Britanniques n'ont pas encore vraiment le coeur à la fête.
"La
frénésie médiatique suscitée aux Etats-Unis par ce mariage est sans
commune mesure avec l'excitation perceptible jusqu'à présent" au
Royaume Uni, notait un éditorialiste dans le Sunday Times.
CNN a
ainsi prévu d'envoyer une équipe de 50 personnes. Les télés du monde
entier, également sur le pied de guerre, ont réservé leurs faisceaux
depuis des mois et les médias s'arrachent les interviews d'experts qui
monnayent chèrement leurs services.
Depuis l'annonce du mariage,
le palais de Buckingham a, il est vrai, entretenu le suspens avec un
art consommé, tout en se gardant de prêter le flanc aux critiques sur
des dépenses inconsidérées en temps de crise.
Chaque semaine a
apporté son lot de "révélations", alimentant la chronique: le carrosse
qui emportera les jeunes mariés (le même que celui utilisé par Charles
et Diana en 1981), le nom des témoins (le prince Harry et Philippa, la
soeur de Kate), le nombre des invités (mais pas leur nom). Soit quelque
1.900 personnes, triées sur le volet, mais aussi, pour faire bonne
mesure, de simples citoyens, dont le postier, le boucher et l'épicier
du village de la mariée, aux dires des medias.
Ce furent ensuite
l'annonce de la première visite officielle du couple cet été au Canada,
la composition de l'orchestre pour la cérémonie à l'abbaye de
Westminster, l'ouverture d'une liste de mariage sous forme de dons aux
organisations humanitaires.
William et Kate Middleton, qui,
protocole oblige, se fait maintenant appeler Catherine, ont aussi fait
leurs premiers pas sur la scène officielle, baptisant un bateau, allant
en Irlande du nord.
La robe de la mariée est en revanche
protégée comme un secret d'Etat et suscite les conjectures les plus
folles dans les journaux.
Reste que les Britanniques, qui ont
défilé en masse samedi contre l'austérité, semblent suivre pour
l'instant ces préparatifs avec un certain détachement.
Selon un
sondage il est vrai réalisé pour un mouvement anti-monarchique, 79% se
disent "largement indifférents" à l'évènement qui devrait pourtant
drainer au moins deux milliards de téléspectateurs dans le monde,
d'après les estimations.
"Il y a beaucoup d'effervescence à
l'étranger, mais curieusement, c'est ici qu'il y a le moins de fièvre",
confirme Robert Jobson, chroniqueur royal.
"En avril, il va y
avoir de plus en plus d'informations qui vont sortir du palais et on va
voir de plus en plus Kate et William. L'excitation va monter",
prédit-il.
En attendant, leur "conte de fée moderne" fait
marcher les affaires: les fabricants de souvenirs rivalisent de
créativité, des boîtes de préservatifs à l'effigie du couple aux "sacs
à vomir" pour ceux que les mariages royaux indisposent.
Une
cuvée spéciale de bière a été lancée par un brasseur avisé et les pubs
pourront fermer plus tard le 29 avril. Même les Middleton s'y sont mis,
avec une gamme spéciale de vaisselle en carton lancée par l'entreprise
familiale.
Le Jour J, Londres attend 1,1 million de touristes,
600.000 de plus qu'à l'ordinaire. Les réservations sur l'Eurostar ont
bondi de plus de 30%.
Au total, les retombées économiques se
chiffrent entre 570 et 680 millions d'euros, d'après les experts. Mais
le jour férié accordé pour l'occasion aura un coût élevé.
Reste un gros point noir: des fauteurs de trouble pourraient gâcher la fête, a averti Scotland Yard.
Par AFP